A l'occasion de la fête de la langue arabe à l'Institut du monde arabe, son président rappelle son rayonnement dans le monde et en France, et préconise un test d'évaluation équivalent au Toefl anglais.
Président de l’Institut du monde arabe (IMA) depuis 2013, Jack Lang milite depuis longtemps pour une attention plus grande portée à l’enseignement de la langue arabe. A l’occasion de la Fête de la langue arabe toute la semaine à l’IMA, il évoque notamment le projet de certification en arabe.
C’est la quatrième langue la plus parlée au monde, la sixième officielle des Nations Unies, la cinquième en France. Nous sommes dans un pays où la langue arabe devrait être reine. En créant le Collège de France en 1530, François Ier avait privilégié trois langues : le grec ancien, l’hébreu et l’arabe – les langues orientales en 1538. Les liens de la France avec le monde musulman sont très anciens : le même François Ier avait noué la première alliance entre un empire chrétien et un non chrétien avec Soliman le Magnifique, le souverain de l’Empire ottoman. Sans refaire toute l’histoire, il y a une sorte de tropisme français envers le monde arabe pour le meilleur et pour le pire. Le monde arabe fait partie de nous-mêmes. Et c’est une chance d’avoir été ensemencé par ses cultures. Il faut le revendiquer avec fierté.
Depuis trois ans, nous avons donné plus de moyens au département d’enseignement de l’IMA. Nous avons nommé à sa tête Nada Yafi, une personnalité respectée qui a été l’interprète des présidents de la République pendant une quinzaine d’années. Nous avons ainsi remis sur les rails le Centre de langue et de civilisation arabes créé en 1995. La demande a explosé au point que nous avons dû emprunter des locaux à l’université voisine de Jussieu. Entre 1 500 et 2 000 élèves de tous les âges et de tous les milieux prennent des cours au centre. L’enseignement de l’arabe va prendre également plus d’ampleur à l’IMA Tourcoing [Nord, ndlr] et nous sommes en discussion avec des municipalités pour le mettre en œuvre dans certaines communes, comme Clichy-sous-Bois[Seine-Saint-Denis].
Entre 2000 et 2002, quand j’étais ministre de l’Education nationale, je me suis bagarré pour l’enseignement des langues vivantes dès le CP, et en particulier de l’arabe. On a alors augmenté de 43 % le nombre de postes certifiés en arabe en deux ans. Le mouvement s’est ensuite ralenti. Depuis deux ou trois années, on sent toutefois un réveil. Najat Vallaud-Belkacem s’est engagée plus clairement que ses prédécesseurs sur ce sujet. Longtemps, l’Education nationale s’est reposée sur les Elco [Enseignements des langues et des cultures d’origine], sur l’apport des ambassades et des pays étrangers. Mais le système paraissait inégal et incertain, avec un manque de moyens et parfois de qualité, cet enseignement n’étant pas toujours dénué d’arrière-pensée politique. Najat Vallaud-Belkacem a annoncé la fin des Elco au plus tard en 2018 et la mise en œuvre des Eile [Enseignements internationaux de langues étrangères]. Elle a affirmé privilégier une généralisation : depuis la rentrée 2016, à partir de la 5e, les élèves ont une deuxième langue vivante. J’avais rêvé plus ambitieux. Ainsi je n’ai pas compris la mise en cause des classes bilangues, des sections européennes créées et des classes orientales. Si globalement j’approuve ce que fait l’actuelle ministre de l’Education nationale, ma seule réserve porte sur les langues. Ce n’est pas en supprimant des classes d’exception ou d’excellence qu’on assure automatiquement une généralisation des langues. Quand on veut vivre longtemps, il faut toujours viser haut.
L’IMA travaille à un projet de certification internationale de l’arabe avec le Centre international d’études pédagogiques. Elle doit être traitée comme l’anglais et bénéficier d’évaluations à différents niveaux de compétences. L’arabe ne bénéficie d’aucun système d’évaluation. On y travaille, et c’est de longue haleine. En 2015, nous avons créé notre propre outil pédagogique, une méthode d’arabe intitulée Ahdâf, avec des spécialistes en partenariat avec les éditions Didier. Pour la première fois, la langue arabe est associée à la culture, replacée dans le monde contemporain. Il faut faire comprendre qu’elle est rattachée à autre chose qu’à la religion. Il faut la sortir du prisme communautaire.
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